Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Allez papy, raconte nous encore comment tu as decimé l'equipe adverse bille à billes !
Avatar de l’utilisateur
Alumyx
membre du bureau
Messages : 10503
Inscription : 17 juin 2008 22:07
Localisation : Toulouse
Contact :

Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par Alumyx » 18 févr. 2010 23:47

Bonjour tout le monde. Six mois ont déjà passé depuis cette folle aventure sur le plateau du Larzac que fut l'OP « Champ de Pavot 2 ». Peu après l'OP, l'idée m'est venu d'écrire mes souvenirs de ce superbe moment d'airsoft. Ce texte est, autant que ma mémoire me l'a permis, le plus proche possible de la vérité. Il n'a pas pour vocation d'être un plagia de rapport militaire, ni même un roman d'aventure... Il est plus à prendre comme un carnet de bord, un récit de voyage mouvementé... Plusieurs personnes m'ont demandé de le leur passer, et j'ai donc décider de le publier sur la toile. J'espère que vous y prendrez du plaisir à le lire, mais aussi que les nombreuses personnes que j'ai rencontré lors de cette OP se reconnaitront dans certains passages de l'histoire.

Vous noterez que certains passages sont entre crochets : ce sont les commentaires hors role-play du récit.




Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan.

Image



Vendredi 14 aout 2009, 15:30, Afghanistan, non loin de la frontière Iranienne. Avec Noctu, mon binôme sniper, nous venons d'arriver à notre nouveau village.

Image
Notre village de tente en cours "d'assemblage".

Aussitôt sur place, Yaya, mon chef de village, viens me voir. Visiblement, il faut que l'on se prépare ! Les Américains sont chez nous, et mon groupe de tireurs d'élites va avoir une mission pour la soirée, je n'en sais pas plus pour le moment. Avec Noctu, on se dépêche de monter la tente, puis rapidement, on passe au camouflage avec les moyens du bord. J'ai préparé pour moi-même et pour lui une base en filet sur laquelle nous allons attacher de la végétation locale. Je dispose d'une faucille, et je pars dans la nature couper de l'herbe, des branches de buis, et tout ce qui me passe à portée ! Itchysnail et d'autres villageois viennent nous aider dans la tâche.

Image
Noctu aprouved ! Comment ça y'a personne sur la photo ?

Image
De derrière, c'est plus visible ? ^^

Groquik et Terranhunt, les deux autres membres de mon équipe, en vieux loubards, travaillent seuls, en insistant moins sur l'herbe, mais plus sur les branches.

[Vers 19:00, Disxman vient nous briefer sur l'OP. Briefing qui a dû ressembler à ce que vous avez entendu, quel que soit votre camp, à quelques détails prêts. Il nous dit à son tour que nous serons les premiers à partir en mission... Et nos ghillies qui ne sont pas encore tout à fait prêtes...]

20:00, Yaya me convoque dans sa tente de chef de village, et me donne mes ordres. Les Américains viennent d'arriver, et on va d’entrer leur montrer notre point de vue sur leur présence ici ! Après tout, c'est à cause d'eux que nous avons dû quitter notre premier village, trop prêt des combats pour la sécurité de nos familles. Mais là, impossible d'aller plus loin, nous sommes déjà à la frontière Iranienne !

La mission est simple, il faut profiter du discours que le chef Américain va prononcer pour nous infiltrer à proximité de leur camp, et, à la fin de celui-ci, le descendre, lui et ses chiens de soldats ! Pour la sécurité de nos hommes, on tire quelques coups, puis, profitant de la pagaille générée, on dégage rapidement dans la pénombre... Je rejoins mon équipe, et je leur transmets les ordres. Groquik servira de liaison radio avec Yaya, et Noctu sera notre médecin.

En vitesse, on finit nos ghillies, et vers 21:15, on part en mission, la nuit tombant sur les terres arides du nord du pays. La tension est palpable... On sait que leur camp est vers le sud, mais on n'en connait pas l'emplacement exact.

Image
Noctu aide Terranhunt à enfiler sa ghillie.

On finit par arriver dans un grand champ. Je demande à Groquik de contacter Yaya pour que celui-ci sache où en est notre progression. La réponse est rapide : « Prenez position, et attendez les ordres. » Notre équipe se disperse sur une centaine de mètres à la lisière du champ, et tout le monde se met en position de tir. La nuit tombe maintenant sur nos épaules. La vision devient très difficile. Durant l'attente, je me dis que la mission a dû être compromise, et que nous sommes trop en retard. Mais une bonne grosse ½ heure plus tard, Groquik nous transmet un message de Yaya, il faut reprendre la progression ! Heureusement pour nous, en approchant, le son produit par le groupe électrogène du camp d'infidèles ne trompe pas : nous sommes sur la bonne piste ! Quelques minutes plus tard, j'ai le camp en visuel, fortement éclairé par des spots. Je dis à mes gars de se disperser autour du camp, et d'attendre la fin du discours pour tirer. De nuit, il est très dur d'estimer les distances. Avec le recul, j'étais à un peu plus de 40 m, certainement 50. J'observe dans ma lunette la scène. Un homme semble être le chef, puisque c'est lui qui baragouine dans son patois une soupe que les autres écoutes sans broncher. On reste un bon quart heure en position...

Image
Les marines écoutent sagement le briefing.

Image
Ils ont l'air assez confiant non ? Cela ne va pas durer...

Puis, le chef semble saluer ses hommes. J'attrape ma radio, et je lance un truc du genre : « De master pigeon à team pigeon, ordre d'ouvrir le feu ! ». Visiblement, les soldats US n'ont pas compris le geste de leur chef, car celui-ci recommence, pour avoir une réponse de ses soldats. J'entends un coup de feu sur ma droite, ce doit être Noctu qui a ouvert le bal ! Je presse à mon tour la détente ! C'est Suisse qui viens de tomber.

Image
Mais ça vient d'où bordel !?!

C'est la débâcle du côté US ! Les chefs crie des ordres dans tous les sens, et les cibles se mettent à courir aux 4 coins de la base. [Franchement, je ne sais qui a crié « Éteignez moi ces putains de lampes, on nous tire comme des lapins ! », mais il était dans le vrai !]

Il devient impossible d'obtenir quelque chose de bon, surtout qu'un gros spot lumineux m'est passé 2/3 fois sur la figure, et que ma vision de nuit s'en ressent ! A travers ma lunette de tir, c'est équivalent à se prendre un flash d'appareil photo en pleine face de nuit... Bref, je vais me contenter de 2 américains pour le moment, je dégage !

La situation devient vraiment critique, car en 2/3 minutes, les premières patrouilles commence à cerner la zone ! Comme mes 3 complices, je décampe vite fait en courant dans l'obscurité ! J'oblique rapidement vers l'est, et je prends position sur les hauteurs, en me délectant du spectacle... Le coup de stress est là, mais la vision du carnage, et, surtout, les cris des chefs dans tous les sens me fait dire que la mission est pour le moment une réussite.

Je tente de contacter mon équipe par radio plusieurs fois, mais c'est toujours sans réussites. Je reprends ma progression vers ce qui me semble être le nord, et, en effet, je retombe à la lisière du grand champ. Courbé sous ma ghillie, j'en longe un bord en marche rapide, lorsque soudain, je repère 4 spots rouges qui ondulent comme un serpent en progressant lentement. C'est franchement flippant ! De là, impossible d'estimer la distance, mais au vu du groupement de ces quatre points rouges, ils ne sont pas tout prêt. J'arme mon bolt, et je tire une première bille... Aucune réaction. Je recommence en corrigeant de 2 dots et demi, ce qui me donne mon max de portée utile, soit un bon gros 70 m... Toujours rien. Je me roule en boule sous ma ghillie, et j'attends que les 4 fantômes disparaissent comme ils étaient apparus.

Je reprends la progression, en chutant une fois. De rage, je lance dans la radio : « Faites gaffes où vous mettez les pieds ! » Mais la radio reste affreusement silencieuse.
Au bout d'un long moment, je tombe sur une clôture en barbelés. Je ne suis pourtant pas à la frontière iranienne ! Je me mets donc en tête de longer cette clôture. Les minutes passent, et cela ne donne toujours rien de bon. Et toujours aucuns contacts radio. A ce moment-là, je me dis que je dois être le seul de mon équipe à gambader dans la nature, et que mes coéquipiers sont soit mort, soit capturés.

Je reprends donc ma route plus concentré que jamais. Des bruits de feuillage me mettent en alerte ! Il y a du mouvement dans le coin ! Doucement, je pose genou a terre. Une masse sombre progresse sur mes 3 heures. Il est vachement proche le bougre, 10 m, tout au plus...

Ni une ni deux, je me lève brutalement, et je lâche un « Si t'es pas pigeon t'es mort », en braquant mon fusil dans sa direction. La cible à l'air vachement surprise, et elle bredouille : « C'est... C'est quoi pigeon ? » [Pigeon étant l'indicatif de notre groupe]. Puis, après un petit temps mort : « Je suis Afghan ! ». « Éric ? Putain, Pigeon, c'est nous ! ». Mon contact, c'est Terranhunt ! On se rapproche, et il me résume sa situation : tableau de chasse, parcours nocturne, et notre rencontre.

Je suis franchement rassuré de ne plus être seul dans la nuit Afghane. On se met donc en tête de rejoindre le village. Si Noctu et Groquik s'en sont sortis, ils ont dû prendre la même décision ! On progresse un moment, mais ce barbelé nous coupe toujours la route. La nuit devient de plus en plus calme, les patrouilles US ont dû rentrer à la base pour la plus part.

Le temps passe, et on finit par avoir un contact radio ! Enfin ! J'apprends, ravis, que Groquik et Noctu ont fait le contact ! On est tous en vie, et personne ne s'est fait repérer... Après un long moment d'hésitation, on finit par reformer notre groupe de 4 ! C'est tout con, mais c'est une vraie victoire dans cette nuit si sombre ! On tente un check carte, mais comme on ignore notre position réelle, et que la carte n'est pas orientée, on reste plus ou moins aussi con qu'au départ ! Terran nous annonce qu'il a un GPS, mais dans la précipitation, il n'a pas rentré les coordonnés du camp...

On finit par avoir Yaya à la radio, et celui-ci nous dit de progresser vers le Nord. Mais nous tournons en rond, on retombe toujours à proximité du camp US, où le groupe électrogène continue de masquer notre progression. Comment rentrer ? Par où ? En plus, Groquik qui s'était foulé la cheville la veille souffre en silence, mais il faudrait le préserver un peu si on veut compter sur lui par la suite. Vers 01:00 (mince, on est déjà samedi !), après avoir débattu un moment, on prend la décision de cacher le matos à une centaine de mètre du camp US. On pose donc les bolts, les brelages, et on recouvre soigneusement le tout par nos ghillie. Voilà une planque idéale.

Terranhunt note la position GPS de la cache, planque l'appareil répréhensible sous sa pakol, et nous voilà parti, en « fermiers Afghans », direction le camp US. Je soutiens Groquik par l'épaule, qui progresse à cloche pied. Notre plan est simple, on approche du camp US en prétextant que l'on s'est perdu (ce qui n'est pas totalement faux...) que Groquik c'est fait mal (ce qui est aussi vrai), que l'on a soif et froid...

A 50 m du camp, on se met à gueuler pour se faire repérer. Ce serait dommage de se faire défourailler par une vigie à la détente facile... Rapidement, une explosion de spots lumineux nous éclaire ! C'est le soleil de minuit au beau milieu de l'Afghanistan ! Un soldat crie aussi fort qu'il le peut « Stay back ! Stay back ! ». Je continue de soutenir Groquik. Toujours ces spots dans la figure. Avec ma main libre, je me protège comme je peux de la lumière aveuglante.

Un soldat fini par approcher, pistolet au poing, protégé par ses pairs. Il nous sépare, et me fouille. Je lui indique la poche où se trouve ma carte d'identité. Tant bien que mal, je tente de lui expliquer que Groquik a mal à la cheville. Je finie par me faire comprendre [le role-play voulait que nous ne parlions pas anglais, si ce n'est 2/3 mots, et que les américains ne parlaient pas notre dialecte], on me donne même à boire. D'un œil anxieux, j'observe Terran se faire fouiller. Les soldats ont l'air en confiance avec nous. Tant mieux, personne ne pense à regarder sous sa pakol, et le GPS reste bien au chaud !

Image
Petit moment de bluff devant le camp US.

Finalement, on nous fait rentrer dans la base. Discrètement, nous observons un peu mieux la disposition du camp. On nous fait monter dans un véhicule tout terrain blanc, et on finit par nous indiquer que l'on va nous ramener en voiture à notre village ! Réussite totale du plan ! 10 minutes plus tard, Groquik, soigné, nous rejoins, et la voiture se met en branle...

Le chauffeur [Suisse il me semble, ironie du sort, je l'ai touché il y a quelques heures !] nous laisse au village, qui est déjà bien endormi. Il nous quitte rapidement par là où il est venu : il est 02:00. J'informe Yaya du résultat de la mission, et de notre magouille pour rentrer en taxi. Ce n’est pas tout ça, mais il est grandement temps de manger ! Cassoulet à 2 heures du mat', rien de tel pour repartir sur de bonnes bases ! [Pas très « RS » un cassoulet en Afghanistan, mais bon, on fera avec !] Terranhunt nous prête son camping gaz, et on se retrouve tous en cercle avec quelques Afghans insomniaques pour leur conter nos exploits, mais aussi pour recruter...

Il est en effet impensable pour nous de laisser les fusils dans la nature cette nuit ! Et puis, éviter les patrouilles de nuit, c'est jouable, de jour, c'est une autre histoire ! De plus, Noctu vient de prendre ses médocs, et cela le laisse dans un état comateux. Groquik a sa cheville deux fois plus grosse que la mienne ! Il ne reste plus que Terran et moi-même d'opérationnel... Mais 4 bolts, autant de ghillies, plus les sacs à dos, il nous faut au moins une personne de plus pour pouvoir tout porter ! Yagana, notre charmante petite Afghane du village est insomniaque, elle se joint donc à nous avec entrain.

Il est décidé communément de longer l'Iran par la route frontalière. Cela nous donne l'opportunité de faire un saut chez les iraniens dans le cas d'une rencontre qui tournerais mal... Un alibi est élaboré pour notre balade nocturne : la chèvre du chef c'est égaré, et on doit impérativement la retrouvé ! On confie la radio et le GPS à Yagana, car elle ne peut pas être fouillé par les escouades 100%, masculines, et comme il n'y a que 2 femmes du côté US...

Notre petit groupe part donc vers le nord, pour rejoindre la route. Malheureusement, nous ne faisons même pas 20 m qu'une nuée de torche s'éclaire autour de nous. Décidément, cela devient une mauvaise habitude en ce moment ! Le village est encerclé ! Comble de la malchance, en tête de convoie, c'est une fille qui mène le groupe ! Là, je me dis que l'on est mal barré ! Un soldat nous fait signe de nous agenouiller. Terranhunt et moi-même obéissons rapidement. Yagana nous imite, puis se met à prier, la tête dans les genoux, [en simulant à la perfection une grande peur]. De cette manière, elle cache le GPS et la radio qui sont caché dans sa poche ventrale. La marines qui était censé la fouiller est vraiment déconcerté ! Et du coup, Yagana échappe à la fouille ! Ce n'est pas notre cas, mais comme nous n'avons rien de compromettant sur nous...

Un groupe de soldat commence à fouiller le village, pendant que le 10ème de montagne nous rassemble tous au centre du village. Certains se retrouve en calbut' dans le froid de la nuit. Et cela n'est pas rien, même en plein été, la température chute facilement à 5°C la nuit ! Un interprète commence à parler. Les Américains nous annonce alors qu'ils se sont fait attaquer par un groupe de snipers, et ils soupçonnent fortement que les attaquant proviennent de notre village. Du coin de l'œil, j'observe Groquik et Noctu qui ont le sourire au bord des lèvres...

La fouille commence, et rapidement, un soldat reviens avec des munitions [un bb-loader] dans les mains... Yaya prend la parole : « Quel est l'idiot qui a laissé trainé ça dans sa tente ! ». Itchy lève timidement la main... Et se fait embarquer ! Révolte générale dans le village ! Les insultes se mette à fuser contre les soldats ! La pagaille atteint un tel niveau, que les américains nous mette tous à genoux, en cercle, les mains sur la tête !

Image
Itchy en mauvaise posture...

La fouille reprend... Et au moment ou les américains sont sur le point de partir, l'un d'eux trouve de la balle de snipe [une bouteille de 0,36 Blaster] dans la tente de Terran... Le genre de munition qui ne trompe pas sur l'utilisation que l'on en fait ! Catastrophe, c'est lui qui a le GPS... Et sans Terranhunt, pas de GPS, sans GPS, pas de fusils !

La révolte reprend de plus belle ! Avec Von-Richtofen, je ramasse quelques pierres, et lorsque nous sommes dans l'ombre, on vise les gilets des américains. Ces derniers se sentent tellement en danger qu'ils finissent par se contenter de cette maigre pitance... Alors qu'ils organisent leur départ, un Afghan me met un petit coup dans les côtes, et me passe le GPS ! Ouf ! Je ne sais pas comment ils s'y sont pris, mais c'est un coup de maitre.

Nous observons le départ anxieusement. J'espère que tout se passera bien pour nos frères Afghans. Quelques minutes plus tard, le temps de laisser les soldats s'éloigner du village, je rejoins Yagana. Il nous est à nouveau impossible de ramener l'ensemble du matos à 2 ! Je demande alors de l'aide à mes frères, et c'est un Afghan en sous-vêtements sérieusement énervé par le passage des américains qui nous rejoint. La loutre, c'est son nom, est mis au courant de notre plan. De peur de me faire à nouveau contrôler, je prends mes faux papiers. En effet, si l'on note à nouveau ma présence à proximité du camp US, cela pourrait paraître vraiment louche. Pour Yagana, la question ne se pose pas, elle n'a pas de papiers !

A nouveau, nous reprenons le chemin en direction du nord. Notre groupe de 3 progresse rapidement. Malgré les explications de Yaya, je ne suis pas sûr de savoir faire fonctionner le GPS. Je verrais bien une fois sur place.

Nous rejoignons rapidement la route, que nous suivons jusqu'au niveau du grand champ, et de « son pain de sucre » : un gros piton rocheux vertical. A partir de là, la progression devient risquée. Nous limitons nos échanges verbaux au strict minimum. Au bout du champ, à l'abri de gros buissons, je cherche à faire fonctionner le GPS, qui émet une lueur jaune un peu trop lumineuse à mon goût. Au bout de quelques minutes, et pas mal de tâtonnements, je comprends le fonctionnement de l'appareil. Nous sommes à 400 m de l'objectif.

Nous reprenons la progression en colonne, marquant de temps en temps des poses pour écouter attentivement les bruits qui nous entourent. A 200 m de l'objectif, il n'est plus question de progresser en ligne droite, nous avons en visuel les sentinelles qui montent la garde ! Il va falloir contourner un peu. Nous passons accroupis sous le faisceau d'un spot très puissant. Le GPS égraine les mètres, et, à 20 m environ, pour nous éviter un nouveau contour, nous rampons sous les buissons. L'appareil électronique ne se trompe pas, le matériel est toujours là. On arrivera peut-être à se débarrasser des américains sur notre sol, mais leurs satellites voleront toujours dans notre ciel étoilé.

Aussi silencieusement que possible, je retire les ghillies qui se sont enchevêtrés. J'explique brièvement à Yagana le fonctionnement d'un fusil à verrou, au cas ou elle est à s'en servir... La loutre semble plus familier avec ce type de fusil. Je lui confie l'APS-2 à Groquik, et je passe celui de Terranhunt à Yagana, qui a l'avantage d'être très souple à armer.

De mon côté, je prends le L96 de Noctu dans mon dos, ma ghillie et la sienne sur mes épaules, et mon fusil dans les mains. Mes deux complices se répartissent le reste du matos'. Un chargeur traine coincée dans le filet de la ghillie de Groquik, je le mets dans ma poche. Il est 03:00 bien passé, et alors que nous partons, le groupe électrogène du camp US est coupé. Plus de spots pour nous repérer, mais adieu la couverture sonore...

Le chemin du retour se fait sans problèmes, mais nous décidons de voyager au cap. Il serait en effet trop risqué de tomber sur une patrouille au niveau de la frontière avec tout ce que nous avons dans les mains ! Vers 04:00, nous arrivons au village, par le petit chemin du sud. Je préviens Noctu et Groquik, et, à ma grande surprise, Terranhunt est de retour parmi nous ! Celui-ci est heureux d'apprendre que son fusil est de retour au village !

La Loutre me propose une planque, à côté du piton rocheux qui domine nos tentes. Notre petit groupe reprend la marche une dernière fois. Le rocher est en effet un poste de tir idéal, de là, on couvre presque tout le village, excepté l'entrée nord, qui donne vers la frontière Iranienne. Suivant les conseils de mes camarades, on dispatche le matos' en deux groupes : celui de Terran et Groquik d'un côté, celui de Noctu et le mien d'un autre. Les deux caches sont à 3 m l'une de l'autre, mais c'est une sécurité supplémentaire ! On n’est jamais trop prudents...

Nous redescendons de notre piton rocheux, on échange quelques paroles, et je file finalement me coucher, en réveillant Noctu au passage ! Il est 04:30...



Samedi 07:30. L'agitation dans le village me réveille. Je suis congelé, mais étrangement, mes 3 heures de sommeil m'ont remis sur les rails pour une nouvelle journée d'action ! Je m'habille allongé, et je sors de la tente pour observer la cause de tout ce raffut. Tien, deux nouvelles têtes ! D'après ce que je comprends, c'est des Iraniens qui tente de nous refourguer toutes sortes de matos', au milieu duquel se trouve une belle ogive de 90 mm...

Perso, la seule chose qui m'intéresse en ce petit matin, c'est d'indiquer la position de la planque à Noctu, pour que je ne sois pas le seul pigeon (si vous avez suivi, vous comprendrez la blague...) a en connaître la position. Nous partons donc tous les deux, le ventre vide, au milieux du brouhaha, direction les hauteurs. A mis hauteur, Noctu me fait signe. Un boonie hat se découpe dans les rochers. Voilà un couvre chef pas très local. « Noctu, tu es cleen ? » « Oui, c'est bon. » « Moi aussi, j'ai ma carte d'identité dans la poche. Va prévenir le village, je monte les ralentir un moment ».

Me voilà seul à monter vers la silhouette, pendant que Noctu fait volte-face pour faire passer le mot. Rapidement, je me signale par un bruyant : « Biijour ! ». Un deuxième homme que je n'avais pas vu me fait signe d'approcher. Visiblement, j'ai à faire à des canadiens, leur camouflage a beau être efficace, il ne masque pas leur nationalité ! Pendant que le premier me braque avec son fusil, le second commence à me fouiller. Sur de moi, je lui indique la poche où se trouve ma carte d'identité. Celui-ci y plonge la main... Et en ressort le chargeur d'APS à Groquik que j'avais retrouvé in extrémis hier alors que l'on embarquait les ghillies...

Intérieurement, je me maudis 3 fois jusqu'à ma 12ème génération ! Mais étrangement, je me découvre un talent d'acteur. Je lui fait signe de la tête en le lui montrant, genre « ci pas à vous ? ». Lui me lance quelques phrases en anglais, mais comme j'avais pris Persan en deuxième langue, j'ai un peu de mal à comprendre...

Toutes fois, le contenu de leur discutions semble plus ou moins évident : l'un me braque, et l'autre me fait signe d'avancer ! Ils ont peut-être décidé de me remercier pour le cadeau que je viens de leur faire, et ils vont me ramener au village ? Nous descendons de notre position, et nous voilà parti vers le sud, par un petit sentier qui longe la clôture délimitant le champ de mine au nord de notre village [comprenez l'une des limites du terrain de jeu]. Nous nous éloignons quand même vachement du village ! Je me dis alors que si je veux avoir mon petit déjeuner, il va falloir décamper rapidement !

Image
Pour votre plus grand plaisir, les fans de Céliiiiiiiiine !

Quelques minutes plus tard, nous traversons un barbelé. Je passe en tête, et, alors que le soldat aide son camarade a passer, j'attrape mon bâton de marche, et je tente de sonner celui qui me tourne le dos ! Malheureusement, c'est peine perdue, me voilà maintenant dans de mauvais draps ! On me confisque mon bâton, et la marche reprend.

Nous arrivons finalement au camp américain, où, sans trop de surprises, je suis conduis à la prison. Je fais signe à mon geôlier que j'ai soif et faim, et on me passe de quoi emplir mon estomac gargouillant. En feintant une sieste, je tente de profiter de mon passage pour noter un maximum d'infos sur la disposition du camp. J'avais déjà enregistré quelques points importants hier soir, mais de jour, il est bien plus aisé de faire de la reco !

Image
Dans le camp US, la prison est toujours très accueillante.

Une grosse demi-heure plus tard, un soldat m'amène à la tente principale... c'est Disxman, le chef du camp qui va m'interroger. Je lui sors que j'ai trouvé le chargeur au sol, et que, pensant qu'il appartenait à un de ses hommes, je voulais le donner au deux canadiens. Mon histoire se tient vu que c'est moi qui ai indiqué la poche où il se trouvait ! Mais Disxman me rétorque qu'il n'y a pas de snipers en 7,62 dans le camp...

« Ji si pas moi... Si peut être aux Iraniens ! » L'interrogatoire reprend sur ce thème. « Avez-vous vu des Iraniens récemment ? » « Oui, l'autre jour à li frontière... » « Et au village ? » « Non pirquoi ? »
Disxman me regarde bizarrement... Et on finit par me ramener en prison. C'est là que je comprends mon erreur. Les canadiens ont du faire leur rapport au chef avant mon interrogatoire... C'est bien beau de jouer les acteurs, mais sans bases solides, ça ne sert à rien !

[Nous avons appris par la suite que les deux iraniens qui vendaient toutes sortes de choses au village ce matin étaient en fait des canadiens déguisés, et les deux autres qui étaient cachés sur les hauteurs avec un appareil photo à gros téléobjectif avaient pour mission d'identifier les villageois qui s'intéressaient plus à l'ogive de 90 qu'aux bricoles orientales...]

Finalement, en l'absence de preuves plus solides, on me libère, et je rentre au village à pied. C'est Noctu qui m'accueille pas un « Alors ? » lourd de sens... Je lui explique ma promenade matinale. Groquik et lui-même avait bien proposé à Yaya une interception, mais celui-ci avait refusé : on risque pas la vie de tout un groupe pour un petit interrogatoire... On se pose donc dans un coin, et j'avale une barre de céréale.

Je me rends compte que j'ai laissé mon bâton de marche au camp américain. Je propose à Noctu une petite rando en civil pour aller récupérer le bâton, et en profiter pour lui montrer l'entrée du camp qu'il n'a vu que de nuit. Nous partons donc à deux, j'emporte seulement mon couteau, on ne se sait jamais !

Nous arrivons rapidement au niveau du camp. Les soldats qui montent la garde sont méfiant. Noctu, pour les tester, a attaché un t-shirt à sa ceinture, pour obtenir une épaisseur sous sa tenue qui pourrait laisser penser à un pistolet. On lui demande de lever sa tunique pour vérifier ce qu'il y a dessous. Un soldat crie : « No bomb ? No Gun ? No knife ? » Je finie par sortir mon couteau de ma poche, et on me demande de le laisser au sol. De même, on demande à Noctu de poser son bâton ! [Un soldat demande même à son camarade de vérifier s'il ne se dévisse pas.]

Image
Devant le camp US, il faut montrer patte blanche !

Après un long moment, j'arrive à me faire comprendre, et on me rend mon bâton. Là, on nous fait clairement comprendre qu'il faut que l'on s'en aille prestement, nous ne sommes pas les bienvenus dans la base à l'oncle Sam ! Nous reprenons donc le chemin vers le village. Noctu me détaille tout ce qu'il a pu noter. La face est du camp est propice à une infiltration, nous ne manquerons pas de la tester !

Arrivé au village, nous découvrons un spectacle étonnant ! Les SFG discutent avec les villageois pendant que d'autres courent après le coq qui s'est enfui de son enclos ! Les villageois ont en fait voulu offrir le coq aux forces spéciales en signe de bienvenue.

Image
Il fait le fier ce coq, mais une fois de plus, cela ne vas pas durer !

Image
Les forces spéciales sont accueillis avec enthousiasme par la population locale.

Je me lance donc à la poursuite de celui-ci, armé de mon bâton nouvellement récupéré. L'animal se réfugie dans les buissons, puis, après une course effrénée, traverse à nouveau le village, et saute dans une grotte au pied d'un gros rocher. Snake, le chef des SFG est sur le coup, mais il ne parvient pas à attraper le coq. [Hors-jeux, il passe le M4 à Yagana, qui, si cela c'était passé dans une autre situation, aurait pu faire un gros carnage !]

Je m'allonge face à la grotte, et à l'aide du bâton, je tente de déloger le fugitif, qui finit, de mauvais poil (si je peux me permettre) par se laisser capturer. Je le passe à Snake, qui le présente fièrement au journaliste qui couvre la rencontre : cela fait bien dans la presse occidentale de voir les Afghans fraterniser avec les indigènes... Ils ne savent pas ce qu'on leur réserve !

Je sors alors discrètement mon couteau, bien décidé à me faire le chef des forces spéciales. Mais je me ravise rapidement en me rappelant que le coq n'était pas une diversion, mais un cadeau de bien venu ! Du coup, au lieu de m'en prendre à Snake, c'est le coq que je vise, et le photographe immortalise le moment sur son appareil photo !

Image
La prochaine fois, c'est le tour du ricain !

Image
Certains semble approuver le matériel de l'oncle Sam !

Les SFG finissent par nous quitter, et nous somme une grosse dizaine de villageois à nous répartir autour de nos tentes, sur les hauteurs, afin de surveiller la zone. Noctu monte sur le piton principal, et de mon côté, je tente l'ascension de deux autres pitons, avant de trouver le bon. La chaleur se fait de plus en plus sentir. Le soleil commence a être haut dans le ciel.

Image
Quoi de plus beau qu'un fier afghan perché au-dessus de ses terres ?

Nous ne surveillons guère plus que 30 minutes lorsque l'ISAF et le 10ème de montagne débarquent à nouveau dans le village. Le traducteur reprend du service. Les américains tente de nous convertir à la culture des haricots... Puis, bizarrement, le discours se charge de haine. Les intentions américaines semblent hostiles ! [En fait, le traducteur modifie totalement les propos du porte-parole américain, et nous sommes tous mort de rire ! « Nous venons en paix » traduction : « Ils veulent tous nous enculer ! »].

Vers 11:00, nous sommes enfin tranquille. Yaya viens me voir, et m'indique qu'il a une mission pour mon groupe. Je me fais briefer dans sa tente. Nous devons prendre position sur les hauteurs Iraniennes pour chouffer le camp US. Je mets rapidement au courant mes 3 hommes, et nous mangeons rapidement, la mission risque d'être longue !

11:30, nous voilà sur le départ. Par mesure de sécurité, il est décidé de passer par l'Iran. Nous atteignons rapidement la frontière, et on s'enfonce d'une centaine de mètres pour pouvoir nous cacher si une patrouille progresse sur la route. Nous avons fait un bon tiers du parcours lorsque nous repérons 4 iraniens sur la route. Tout le monde se cache dans les buissons. Le groupe avance en direction du check point, mais marque une pause au niveau d'un gros rocher. L'un deux y monte, puis sors des jumelles, et observe vers le sud un long moment.

Image
Les iraniens patrouillent le long de la route frontalière.

Nous restons un bon quart d'heure à les observer avant qu'ils ne se décident à bouger. Malheureusement, ils viennent dans notre direction. Alors qu’ils ne sont qu'à une trentaine de mètres de nous, l'un d'eux finis par nous repérer malgré nos camouflages. Je lui fais signe de ne pas faire de bruit en mettant mon doigt devant ma bouche. Evidemment, il nous demande ce que nous fabriquons sur la terre de son pays... Je baragouine quelque chose du genre « Notre mission i secrète ! Mais bonne conséquences pour amis Iraniens... ». Mon interlocuteur ne semble pas très emballé, mais il finit par accepter de nous laisser progresser. Je refuse par contre de le faire à leurs côtés, nous devons rester aussi discret que possible !

La marche reprend, nous approchons du check point, et la zone ne semble pas très sure ! De nombreux coups de feu se font entendre. Visiblement, les Iraniens tente de prendre le contrôle du point de passage. Terranhunt trépigne... Il veut shooter du ricain ! Groquik tente de contacter Yaya, mais la communication ne passe plus, nous sommes maintenant hors de portée du village.

Du point de vue de la mission, plus il y aura de grabuge au niveau du check point, moins nous risquons de rencontrer des patrouilles ailleurs... Je laisse finalement Terran et Groquik partir aider les Iraniens, pendant que Noctu et moi-même poursuivons la mission initiale.

Image
Attaquer le check point n'est pas une tache évidente...

Pour plus de sécurité, nous nous enfonçons un peu plus en Iran, et quelques minutes plus tard, nous découvrons ébahis le camp Iranien ! Noctu reste en arrière pour me couvrir, et j'avance vouté sous ma ghillie. Derrière un filet de camouflage, 3 ou 4 personnes discutent. A une vingtaine de mètres d'eux, je lâche un « Hey !», et l'un d'entre eux viens à ma rencontre. La discutions est courtoise, mais tendu. Autant être sur le territoire iranien n'est pas très ennuyant, autant connaître l'emplacement de leur camp peut nous poser des problèmes. Noctu me rejoint pour savoir ce qu'il en est. On me demande franchement de foutre le camp. On obtempère rapidement, ce n'est pas la peine de s'éterniser ici, la situation pourrait dégénérer !

Nous grimpons quelques rochers, et on arrive à peu près à la position que m'avait demandé Yaya. Je tente de le contacter par radio pour obtenir de nouvelles instructions, mais la communication ne passe pas ! Tant pis, nous allons pousser la promenade un peu plus loin vers le camp US. Après un check carte, on décide de contourner largement par l'est. Il est presque 14:00, et nous sommes maintenant à 200 m tout au plus du camp. Nous progressons à 50 m l'un de l'autre, et nous prenons position sur le flanc est du camp. La température est intenable, on atteint les 40°C à l'ombre...

La végétation est suffisamment dense pour s'approcher généreusement. Me voilà à 50 m de la limite du camp, face à la prison. J'observe silencieusement la situation... Sur qui jeter mon dévolue ? Tient, ne serait-ce pas là les 2 canadiens qui m'ont attrapé ce matin ? Intérieurement, je jubile, l'heure de la vengeance à déjà sonné. J'aligne le réticule sur celui qui plus tôt me braquait, mais un contact radio me coupe dans mon élan... « De Yaya à tous les Afghan, rentrez tous au village ! » Immédiatement, je lui répond : « De Alumyx à Yaya, on est en position de tir, tu confirmes ? »

[Malheureusement, on m'apprend que des américains ont frôlé des insolations, et qu'il va y avoir une coupure de jeu. Je préviens Noctu de la situation qui semble aussi dépité que moi. De rage, je sors bruyamment de mon buisson en criant à une patrouille « Vous avez de la chance que l'on soit hors-jeux ! » Les joueurs semblent surpris de notre présence ! On nous offre à boire au camp US, puis nous rentrons à pied au village, les fusils posés sur nos épaules.]

Image
La chaleur était vraiment intenable, surtout pour les geardos avec tout leur matos sur le dos. Au passage, remarquez que l'ACU camoufle parfois !

Au village, nous retrouvons donc tous nos amis Afghan, et je m'empresse de prendre des nouvelles du binôme Groquik/Terran qui nous avait quitté en cours de mission. A la tête que fait Groquik, il y a eu un couac ! En fait, peu après leur départ, ils ont été pris à parti par les Iraniens, volontairement ou pas, je n'en sais rien. Terranhunt a pris un bastos, et de crainte de subir le même sort, Groquik a fuis vers l'est, en Iran. Il est tombé tout comme nous sur le camp Iranien, mais cette fois, cela n'a vraiment pas plus aux autochtones. Il a été désarmé, puis égorgé sur place... [Dur de trouver maintenant une parade pour obtenir une narration logique... Mais bon, c'est aussi ça l'airsoft : « Groquik is back ! Et ce ne sera pas le dernier ! »]

Le statut des Iraniens passe maintenant pour tous les villageois qui ont rapidement appris la nouvelle, de « allié fidèle » à « ennemi potentiel »... Effectivement, nous avons toujours besoin d'eux pour acheter des armes et vendre du pavot. Mais cela n'empêche pas la plupart des villageois de fomenter des plans de vengeance !

Nous profitons de la pose pour discuter un peu... à l'ombre ! Un journaliste est présent, et comme nous avons échappé aux photographes jusqu'à présent, je lui propose de faire quelques photos de propagande [comprenez, des photos mythos !] Noctu me rejoins avec plaisir ! Bien que partiellement « déplumé », nos ghillies sont tout même encore efficace, le journaliste nous shoote quelques fois, puis, je me mets en tête de faire un peu d'entrainement : cela fait un bail que je n'ai pas tiré, il ne faudrait pas se rouiller !

Image
Je file me mettre en position de tir.

Image
Rapidement rejoint par Noctu, alors que j'ai déjà le photographe dans la lunette !

Image
Nous voilà maintenant tous les deux sur les hauteurs.

[Le journaliste, se propose de jouer la cible, heu, vous avez dit pas logique ? Je tire une petite dizaine de bille avant de réussir à le toucher ! Il est loin l'animal, et le vent tourbillonne pas mal entre les rochers qui encerclent le camp. Un Afghan a pris la distance avec un télémètre laser après que soyons descendu. J'aimerais pouvoir le recontacter pour mettre au clair cette mesure tellement elle m'a surpris !]

Image
Même déplumé, nos ghillies restent très efficace !

Image
Cette photo vous donne une idée du terrain : à la fois aride, rocailleux, et vert !

Image
Et voilà le point de vue de notre nid d'aigle sur le village ! 650 m plus loin se trouve le camp US.

Nous redescendons au village, et Yaya me convie dans ça tente pour me briefer pour la prochaine mission : une vengeance a bel et bien été prévu, mais comme nous devons récupérer le VSS Vintorez à Groquik avant, la mission va se décomposer en deux temps : je vais faire binôme avec Groquik : lui portera deux sacs de pavot, et je l'escorterais jusqu'au camp Iranien afin de les échanger contre le VSS. Pendant ce temps, Noctu et Terran doivent prendre position sur les hauteurs qui enlacent le check point, actuellement tenu par les Iraniens. Deux groupes de villageois armé vont les suivre, et s'infiltrer à proximité de leur position, si possible avec un visuel sur le check point, mais sans se faire voir.

De notre côté, lorsque nous aurons le VSS, et que nous serons en sécurité, je préviens Terranhunt par radio pour que celui-ci ouvre le bal avec Noctu, suivi de près par tous les Afghans. Il ne doit pas rester de témoins, pour que les Iraniens ne soient pas au courant qu'il s'agit d'une attaque Afghane.

Noctu et Terran sont les premiers à partir, suivi de près par deux groupes de combattants. Nous partons peu après Groquik. Je lui propose de faire le tour par le nord, afin d'éviter un maximum de rencontres. Il n'est pas très chaud. Il est vrai que les Afghans viennent de passer par le chemin du sud, qui ne devrait donc normalement pas présenter de risques. Et puis, passer par le nord rallonge considérablement le temps de marche, et donc le temps d'attente de tous nos amis...

Bref, on passe par le sentier le plus direct. Groquik porte un sac sur chaque épaule, et je progresse en tête. Nous n'avons pas encore fait 50 m en dehors du village que l'on se retrouve entouré par les soldats Allemands de l'ISAF ! Dépité, nous nous rendons sans opposer de résistance. La mission se fera sans nous, j'espère que le silence radio sera compréhensible. [Hors role-play, je demande à Yaya si on se laisse capturé, car d'après ce qu'il m'avait dit, la mission avait un rôle scénaristique fort. Mais comme nous sommes bel et bien encerclé...]

Le groupe, embarrassé par notre capture, désigne parmi eux un soldat pour nous escorter. A notre grande surprise, on ne nous fouille pas les poches ! Le soldat nous emmène à l'angle nord-ouest du grand champ. Il nous fait assoir à l'ombre (i sont gentil li Allimands !). Dans notre langues, je discute avec Groquik. [On s'est mis d'accord avec le joueur pour chuchoter entre nous, en effet, il n'est pas censé comprendre ce que l'on se raconte !]
Dernière modification par Alumyx le 13 déc. 2023 23:57, modifié 19 fois.
Image

Avatar de l’utilisateur
Alumyx
membre du bureau
Messages : 10503
Inscription : 17 juin 2008 22:07
Localisation : Toulouse
Contact :

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par Alumyx » 18 févr. 2010 23:48

J'apprend donc à Groquik que je dispose toujours de mon PPK [un humiliator spring !] et de mon couteau. Lui me dit qu'il a son deringer [un autre humiliator, mais qui a l'avantage de fonctionner en semi auto] planqué sous sa sniper belt... Nous sommes deux, il est seul et on envisage au moins dix scénarios différents pour nous évader. Le cinéma dure un gros quart d'heure, mais rien ne s'avère concluent...

Finalement, un groupe de marines apparaît à l'autre bout du champ alors que nos « amis » allemand reviennent. Je profite de l'agitation et du mouvement que je fais pour me lever pour plonger ma main dans ma poche droite, qui contient mes deux backups... C'est le couteau qui sort le premier. Dommage, cela aurait été plus simple au PPK... Je suis bien décidé à ne pas me faire capturer à nouveau, et, au vu de la situation, c'est plutôt une action suicide que je vais tenter.

Je ralenti légèrement le pas pour que le garde qui me suis soit un peu plus près de moi, puis je me retourne sèchement en sa direction, celui-ci, très réactif, lève le canon de son m4 qui viens heurter mon avant-bras. Le couteau tombe à terre, et le soldat tire [il me freeze] en pleine épaule ! Je m'écroule au sol en roulant dans la poussière.

Le soldat appelle aussi tôt un toubib, mais celui-ci est en train de courir. En fait, c'est toute l'escouade qui cour. Le médecin me passe devant sans même m'adresser un regard ! Je crie de toutes mes forces, ou du moins de ce qu'il m'en reste. Visiblement, il y a eu du grabuge pas loin, et tout le monde décampe. Groquik est emmené manu militari tandis que je me vide de mon sang...

[Je rentre donc au village hors-jeux, et sans mon fusil...] Naturellement, le village est presque vide. Je suis tout de même bien frustré de ne pas pouvoir participer aux évènements. Yaya me dit d'aller faire l'indic en civil au niveau des combats. Je planque mon PPK dans mon slip, et je file plein sud, direction le camp américain !

Sur le chemin, je rencontre les forces spéciales qui progressent dans la même direction que moi. Mon pistolet est vachement bien planqué, mais je ne suis pas très rassuré ! Finalement, les soldats me font signe de les éviter, sans même me fouiller ! Je m'empresse d'obéir, et je presse le pas. 200 m plus loin, je rencontre un groupe d'afghan en armes. Je les préviens de l'arrivée imminente des SFG, puis, je reprends ma randonné.

Les coups de feu se font de plus en plus proches. Je profite de ma présence en civil pour servir d'indic : je vais à la rencontre des Américains, puis je leur montre nettement que je ne suis pas armé, avant de faire demi-tour, et d'indiquer la position des soldats à mes frères Afghans. Mais c'est un sport dangereux... La 3ème fois, un américain me braque à 25 m. Voulant être sur du nombre de soldat, je fais un pas de plus en avant, et, sans aucunes sommation, le soldat tire un coup, et me touche en plein buste ! Je m'écroule en appelant un médecin. Mais les combats sont trop proches, et aucun américain risque sa peau pour sauver la mienne ! En fait, je suis en plein sur la ligne de front, et même mes amis Afghans ne peuvent rien pour moi. Je finis par mourir de ma blessure.

[Sur le chemin du retour, je fais une pose en compagnie d'un autre Afghan hors-jeux. Nous observons les combats, en approuvant globalement la technique de guérilla employé par notre camp. Ce n'est peut-être pas très ordonné, mais ça a le mérite d'être efficace, nos hommes progressent rapidement, et sans trop de pertes. Après 10 minutes de spectacle, je reprends ma route pour finalement arrivé au village.]

Image
La technique Afghane a prouvé sa valeur !

Enfin une bonne nouvelle ! A défaut de sacs de pavots ou de dollars, mes frères Afghans ont déniché une excellente monnaie d'échange pour récupérer nos fusils... Ils ont capturé un soldat Américain, et avec tout son barda s'il vous plait ! Rapidement, Yaya rassemble quelques volontaires dans le camp pour effectuer un échange avec les Iraniens ! Evidemment, j'en suis ! Quatre autres villageois m'accompagne. Vu que je ne dispose que d'un petit pistolet [un PPK humiliator spring qui tire à 10 m en cloche !], je suis chargé d'escorter le prisonnier. Nous nous rendons à la geôle improvisé, j'enfile son gilet [35 kg de barda ! Les geardos US sont des fous ! Ce dingue a même gardé les plaques SAPIS (RS s'il vous plait) durant toute l'OP], et je mets son fusil, vide, dans mon dos.

Image
Oui, je sais, j'ai une drôle de tête, et la pakol est mal mise !

Nous voilà parti en petit comité, 2 hommes en arme devant moi, et 2 derrières. La colonne s'étire sur une bonne 50ène de mètres, très prudente. Yaya m'a indiqué le point de rendez-vous : au niveau de la frontière, vers le nord. Une position très rarement occupé par les américains, mais nous somme méfiant... Et certainement plus envers les iraniens que les américains ! Il faut dire que les récents évènements nous poussent à la prudence.

Un quart d'heure après notre départ, nous sommes en position. Je cache le prisonnier à l'ombre d'un grand arbre, et mes quatre anges gardiens se répartissent autour de la position. Après une petite attente, je contacte le chef : « De Alumyx à Yaya, on est en position. C'est nous qui sommes au mauvais endroit où les Iraniens sont à la bourre ? » La réponse est immédiate : « Changement de plan, l'échange va se faire au village, dépêchez-vous, il faut arriver avant les Iraniens ! ». J'informe notre groupe, et on fait demi-tour.

Nous n'avons pas le temps de faire 100 m, que nous observons un pickup rempli d'iraniens qui progresse rapidement sur la route frontalière. J'avertis aussi tôt Yaya qui me dit que ce sont sans doute les Iraniens ! Nous marchons très rapidement, la colonne s'est resserrée. Nous sommes à environs 150 m de notre village lorsque nous nous immobilisons. L'homme de tête nous fait signe de nous baisser. Visiblement, le pickup n’est pas loin !

Après une petite attente, les bruits s'estompent. Nous arrivons finalement au village ou l'agitation règne ! Yaya nous ordonne rapidement de cacher le prisonnier. Les Iraniens ne vont pas tarder. De nombreux villageois montent la garde autour du village, au cas où un américain aurait la bonne idée de venir jeter un coup d'œil à notre pyjama partie orientale...

Une étrange atmosphère flotte entre les tentes. Personne ne le dit, mais tout le monde est persuadé qu'il va y avoir du grabuge. Je prends finalement l'initiative de placer Terran et Groquik sur les hauteurs. A eux deux, ils couvrent plus de 90% de la surface du camp.

J'informe Yaya de la positions de mes hommes : « De Alumyx à Yaya, j'ai deux snipers en position pour l'échange. » [Comme le disait Noctu, qui était en « berger » à mes côtés : « hors contexte, ça fait peur quand même !]. Les Iraniens nous font finalement patienter un moment. En fait, deux villageois sont aller à leur rencontre pour les ralentir.

Finalement, un groupe d'une demi-douzaine d'hommes en armes pénétré dans le village. Je range mon PPK à la ceinture, et, avec plusieurs hommes du village, nous les accueillons. Il me semble que la position de Groquik a été découverte, mais de toute façon, il est hors de portée, et cela fait un avertissement suffisamment compréhensible pour qu'ils ne tentent rien de dommageable. Les Iraniens ont apporté un AK-47, un RPK, un VSS Vintorez, et mon fusil. Nous entamons les discutions pour échanger le tout contre notre prisonnier, que nous leur présentons. Les visiteurs ne sont pas vraiment convaincus par l'équité de l'échange, mais après avoir insisté lourdement sur le fait que nous avons en plus tout le matos' du soldat, et que la vie de celui-ci n'a pas de prix pour le gouvernement à l'oncle Sam, les Iraniens finissent par céder. Je me retrouve enfin avec mon snipe dans les bras.

Nous nous quittons en nous félicitant mutuellement de notre échange « commercial », lorsque, à l'autre bout du village, un dès notre se fait malmener par un Iranien. De là où je suis, je ne comprends pas ce qu'il se dit, mais ce ne doit pas être des compliments ! Terran, qui a vu la scène, me préviens qu'il a plusieurs Iraniens en ligne de mire. Je contacte Yaya pour le prévenir, mais les ordres sont formels, pas de coups de feu ! Je suis obligé de calmer mes hommes. Il me semble pourtant que l'on pourrait faire d'une pierre deux coups : éliminer les Iraniens et garder notre otage, qui aurait plus de valeur au près des américains que des Iraniens...

La situation s'envenime, l'iranien insulte notre villageois, qui reste fier face à l'homme en armes. Tout le monde s'observe pendant que je retiens par radio mes deux snipers qui sont prêts à faire un véritable carton ! Soudainement, un coup de feu retenti, et notre brave berger s'écroule face contre terre. La réaction ne se fait pas attendre. En 3 secondes, tous les Iraniens sont au sol. Le gars devant Noctu et moi-même vient de sortir 2 gus avec le VSS à Groquik. Mes snipers sont dégoutés, ils n'ont même pas eu le temps de tirer une bille !

[Petit couac avec le role-play, nous n'étions pas censé décimer les Iraniens ! Yaya les laissent donc partir avec le prisonnier, mais pour tous, dans nos têtes, la situation s'est conclu comme je viens de la décrire.]

Vu ce qu'il vient de se passer, avec l'accord de Yaya, notre groupe de snipers se répartie en sur les hauteurs encerclant le village. Groquik et Terran reprennent leurs positions, et Noctu me rejoins au niveau du piton principal. Nous voilà à quatre pour protéger tout un camp ! Et croyez-moi, après ce que nous venons de vivre, nous prenons vraiment notre rôle au sérieux. Noctu fait le spoteur pour l'occasion. Je me met en position, plus ou moins assis derrière le roc. Ma ghillie ressemble à une petite oasis dans ce désert de pierre. Noctu fait de même, deux ou trois mètres plus bas. Il a posé son fusil contre la pierre, et c'est à l'aide des jumelles de Groquik qu'il observe l'horizon. Au moindre mouvement, nous scrutons immédiatement la position pour décrire la situation à Yaya. Les contacts radios sont courts, mais fréquents :

Noctu : « Deux... Trois américains en visu. Trois, confirmé. Armés, confirmé. Deux montent dans un véhicule blindé, confirmé. »
Alu : « De Alumyx à Yaya, trois américains dans un véhicule blindé, armés, en attente d'ordre probable, confirmé. »
Yaya : « De Yaya à Alumyx, confirmez l'uniforme, à vous. »
Alu : « De Alumyx à Yaya, uniforme ACU, confirmé. »

Image
Voilà notre piton vu du bas.

Et comme nous avons une partie du camp US en visuel à environ 650 m, (l'entrée et la sortie des véhicules), nous ne chaumons pas ! Je règle ma lunette en x14, et dès que Noctu signale du mouvement, grâce à un champ de vision large avec les jumelles, je vérifie les détails à la lunette du fusil. J'ai plusieurs fois formellement identifié la classe d'un soldat à plus de 500 m :

Noctu : « Alu, ça bouge au niveau du pain de sucre, j'ai six contact au minimum. »
Alu : « Six contacts confirmé. Il y a un gunner parmi eux. C'est le 10ème de montagne. »

Et dans la seconde, Yaya en était informé. Deux heures de ce travail arasant s'écoulent. [Arasant mais tripant !]. La nuit tombant, nous devenons deux fantômes sur la roche. La visibilité faiblis, mais dès qu'une lumière est allumé, nous ne pouvons la manquer.

[Durant toute cette séquence de jeu, nous ne sommes coupé qu'une fois. C'est Suisse qui vient me demander des explications sur ma tentative d'évasion de l'après-midi. Visiblement, le gars a eu un coup de froid après coup. D'ailleurs, je n'ai pas eu le loisir de le recroiser par la suite. S'il se reconnais – je n'ai pas son pseudo – désolé pour cette action ! Mais je dois avouer que sur le coup, le role-play avait été exemplaire ! Après une petite discutions avec les orgas, je remonte sur ma position.]

[Nous finissons par observer l'arrivée du « convoie merguez » sur le soleil couchant de l'Afghanistan. Comme s'il s'était agis d'un groupe armé, nous en signalons la position.] Yaya fait descendre Groquik et Terran, qui étaient toujours en position. Il faut dire que pour eux, deux heures en position seuls, cela n'a pas dû être facile. Mais bon, c'est des vieux de la vielle, ils ont l'habitude ! Noctu et moi-même recevons l'ordre de continuer notre surveillance pendant que les villageois mangent.

Je me rappelle avoir dit à Noctu : « Si les américains nous font une visite comme hier soir, torches au point, vu notre position [inattaquable en porté pour des AEG : 60/80 m, voir plus], ça va être un carnage. Ils seront obligés de quitter le village ! ». Nous frissonnons de plaisir à cette idée. Il faut dire que depuis que notre levé à 07:30, je n'ai pas tiré un seul bastos ! [Hormis les tests hors-jeux].

Alors que l'obscurité a presque atteint son maximum, Noctu me signale du bruit derrière nous. D'un coup, mon cœur s'accélère ! Mince, le village se ferait il encerclé ? Nous n'avons pourtant pas observé de mouvement depuis un bon moment. Noctu me demande un silence absolu pour pouvoir écouter les bruits environnants... Il y a soit un animal dans les parages, soit un groupe de soldat fort discret. Le stress monte... Les bruits semblent provenir de la base du piton rocheux, à 30 m tout au plus. Couchés au sol, on ne peut nous tirer dessus... Mais si l'on se fait remarquer, nous ne pouvons compter que sur une réaction rapide des villageois ! Et comme c'est un peu la fête lors du repas... Que faire ? Je finis par prendre le risque de contacter Yaya par radio, quitte à dévoiler notre position : « De Alumyx à Yaya, il est fort probable que nous nous fassions encerclé par le nord. Nombreux bruits suspects. Demandons instructions ! »

Yaya me répond rapidement. [C'est le repas, pas d'attaque. Dans le doute, il me demande de le signaler haut et fort, chose que je fais dans la direction des bruits. Pas de réponses. Si c'était des joueurs adverse, je m'incline devant leur discrétion.»]

Nous reprenons notre job sous la voute stellaire. La nuit est plus sombre que jamais, et la voie lactée nous éclaire presque autant que la lune. La nuit semble terriblement calme. La fatigue commence à se faire sentir, mais à deux, il est plus facile de rester concentrer.

Alors que le repas de nos amis touche à sa fin, Yaya nous contacte par radio : il est temps pour nous de manger ! Nous posons le matos' sur la roche, afin d'éviter de mauvaises surprises en cas de contrôle américain. Je demande à Noctu de descendre sans lumières, au cas une patrouille roderait dans la zone, il serait idiot de révéler notre position !

Malheureusement, je prend une décision un peu trop dangereuse... Autant Noctu est un sonar par rapport à moi, autant de nuit, je suis une paire de NVG par rapport à lui ! En descendant de notre position, il glisse, et tombe sur le roc. Par chance, il a glissé du bon côté... [Je me résigne à allumer ma frontale, un jeu reste un jeu, et là, c'est franchement dangereux].

Nous arrivons affamer devant Yaya, qui constate que Noctu boite pas mal. Nous lui expliquons la situation. Celui-ci calme un peu le jeu, et nous offre nos merguez ! Voilà enfin un moment de pose. Psychologiquement, entre ces trois heures a avoir la responsabilité de prévenir toutes approches du village, la chute de Noctu à l'instant, et la fatigue physique cumulé, nous avions vraiment besoin d'un moment de calme. J'avale sans comme un glouton les merguez et le pain, que nous accompagnons de chips, et d'autres provisions personnelles. Il doit être 22:30 environs.

Une attaque des patrouilles frontalières US se prépare. J'en discute avec les membres de mon équipe. Terran et Groquik sont visiblement chaud pour la mission. Mais de mon côté, c'est vraiment le coup de barre. Vers 23:00, Noctu file au pieu. J'aimerais bien en faire de même, mais il me reste une dernière mission à accomplir ! Il faut cacher le matos' qui est resté sur notre position ! Je mets ma lampe torche sur le front, et je file grimper le roc. Malheureusement pour moi, le repas à tué les batteries ! Un peu à palpe, je finis par ramener nos fusils, sacs, et ghillies. Afin d'avoir une cache rapide, je prends le pari un peu osé de tout poser juste derrière notre tente, sur le rocher qui la protège du vent, en prenant bien sur la sécurité de tout recouvrir par les ghillies. Il est 23:30 lorsque je tombe littéralement de sommeil !

Dimanche, 06:30. Il fait très froid lorsque nous sommes réveillés par Yaya. Je suis congelé, mais ce n'est rien en comparaison de Noctu qui grelote comme une feuille morte ! [Mais pourquoi je n'ai pas pris ce second duvet à la voiture ? Je m'en veux beaucoup, car mon binôme a une salle tête ce matin !].

Nous nous habillons aussi vite que nous pouvons ! Je ne regrette pas la couverture que je porte sur mon épaule ! Rapidement, Yaya me contacte, il a une mission pour nous... [Hors-jeu, il m'explique que les Iraniens ont merdé hier soir, qu'ils voulaient faire du 24/24, et qu'ils n'ont pas compris lorsque les orgas leur ont demandé de se coucher tôt, car en fait, une attaque de nuit de leur camp était prévu... Bref, ils n'ont pas respecté cet ordre, et du coup, ils sont tous en train de roupiller !]

Notre mission est simple : réveiller le camp Iranien des hauteurs qui le surplombent, et foutre un bon gros bordel de bon matin ! Pas de soucis, foutre le bordel, c'est une spécialité, et vu ce qu'il s'est passé avant hier soir, ce n'est pas les américains qui diront le contraire !

Groquik et Terran ayant participé à la mission de hier soir, on les laisse dormir. Je pars donc avec Noctu, et un Afghan roux [Ce n'est pas commun un Afghan roux ! Je suis désolé, mais j'ai oublié son pseudo] nous accompagne. C'est parfait, un peu de soutien à la kalach ne nous fera pas de mal ! Nous n'avons pas pris la peine de prendre nos ghillie, c'est une attaque surprise de toute façon : on tire deux trois coups pour les faire sortir de leurs tentes [et mettre leurs lunettes], puis, on en asthmate quelques-uns, et on décampe !

Image
Notre nouveau renfort est ici à droite d'Itchy, qui est lui-même en noir en haut à gauche.

Nous prenons le chemin le plus direct pour rallier le camp Iranien, celui qui part vers le sud-est, direction le check-point frontalier. Sur le trajet tout est calme, le soleil se lève lentement. Nous arrivons au niveau du point de contrôle. Après une vérification à la lunette, celui-ci semble vide, nous continuons donc notre route.

Nous voilà pied au mur : et pour cause, après la marche, nous avons droit à l'escalade ! Le camp iranien étant protégé par une grosse barrière rocheuse, pour rendre visite à nos cibles, soit nous passons par le bas, soit nous escaladons... Et comme nous comptons sniper, prendre un point haut est une bonne chose.

Dix minutes et quelques acrobaties plus tard, nous voilà en position. On ne distingue personne, mais des voix laissent suggérer que certains sont déjà debout. Au fond du camp se trouve une remorque métallique qui m'inspire fortement... je propose donc à mes deux camarades un plan tout simple : avec Noctu, nous tirons quelques billes sur la remorque, afin de faire suffisamment de bruit pour attirer quelques cibles. Notre ange gardien reste discrètement en arrière, prêt à défourailler de l'iranien si ceux-là nous pensent seuls, et tentent de nous encercler !

Ni une, ni deux, on synchronise notre tir, et on shoote la remorque, à un bon 70 m ! nous recommençons l'opération deux trois fois, et un iranien fini par sortir !

[Celui-ci a l'air de s'être lever du pied gauche ! Il nous crie : « Putain, vous ne voyez pas que l’on n’a pas les lunettes ! ». Chose à laquelle nous répondons : « C'est pour ça que l'on tire sur la remorque ! Ça joue là ! ». Mais nos cibles restent dans leurs tentes, ou ne mettent pas leurs lunettes. Nous sommes un peu dépité.]

Notre Afghan roux nous quitte, et rentre seul au village. Avec Noctu, nous décidons de surveiller le check-point de notre position. Ce serait tout de même sympa qu'une patrouille américaine vienne prendre sa position... Surtout vu notre position, en territoire Iranien, hors de portée de tir, et laissant supposer une attaque iranienne ! Mais malheureusement, une demi-heure plus tard, rien n'a bougé, et Yaya nous demande de rentrer au Village.

Le soleil a maintenant dépassé l'horizon, et nous sommes bien plus méfiant. Je prends la tête, et Noctu me suit 20 m derrière. La progression est lente, car au moindre bruit suspect, nous nous stoppons silencieusement... la première alerte vient d'un fil transparent qui nous barre la route. Pensant à un piège, j'observe avec beaucoup de précaution le fil qui brille à la lumière rasante du soleil. Mais une minute plus tard, je comprends mon erreur, c'est un fil d'araignée ! Fausse alerte, nous reprenons la route.

Quelques minutes plus tard, c'est des bruits de pas qui nous mettent en alerte. Le bruit laisse penser à une patrouille de quelques hommes, quatre tout au plus, qui progressent par saccades, mais sans beaucoup se déplacer... On dirait même qu'ils font du surplace ! Je sors mon PPK, et Noctu vérifie que l'on ne se fasse pas encercler. Nous restons bien un quart d'heure sans bouger ni parler, et toujours ce putain de bruit ! Ce n'est vraiment pas logique, une patrouille aurait déjà quitté la position... Nous finissons par reprendre le chemin, et un corbeau nous nargue en décollant à quelques mètres de nous ! Voilà la source du bruit ! L'oiseau était en train de faire son nid !

Le chemin reprend. Sur la route, je grimpe sur un piton rocheux pour nous repérer. Nous sommes maintenant proche de chez nous... Mais une vague impression nous met mal à l'aise... il a dû y avoir du grabuge au village... Nous décidons donc de passer un peu plus par le nord, fusils épaulés ! Après un petit contournement, nous arrivons sur un plateau rocheux qui surplombe le village au nord-est. C'était la position de Groquik hier soir... Et je comprends pourquoi celui-ci avait choisi de se placer là ! La vue sur le village est vraiment sympa ! Voyons voir ce qu'en pensent les américains qui l'ont investi...

En effet, le 1er de cavalerie patrouille au milieu de nos tentes. Quelques Afghans sont assis au sol... Mais que s’est-il passé ? Nous prenons la décision d'attaquer, il faut chasser les américains du village ! [Cela fait au moins 30 heures que je n'ai pas tirer une bille en action, il faut que ça sorte comme on dit !].

Image
Un peu partout, des Américains transportent des Afghans qui semble bien mal en point.

Noctu me prévient qu'il est un peu limite niveau porté. Il reste donc un peu un arrière, prêt à tirer sur un soldat qui tenterais de nous approcher. De mon côté, je crains de me faire repérer... Nous n'avons pas nos camouflages, et bien qu'un peu de végétation nous sépare de nos cibles, ça ne va pas être évident. Ramassé sur moi-même, je gagne une petite dizaine de mètres. Je reste à genoux, impossible de tirer allongé ici ! J'ai plusieurs américains en visuel, mais l'angle de tir n'est jamais optimal. J'attends donc une ou deux minutes, et un des soldats qui montent la garde au niveau du corridor rocheux à l'entrée du village fini par se positionner comme je le souhaitait !

Une bonne soixantaine de mètres me sépare de ma cible. Heureusement, le matin, le vent est bien plus calme. Je sens Noctu dans mon dos qui arme son fusil en même temps que le mien. C'est à moi d'ouvrir le bal ! Sans appuis, ce n'est pas un tir facile. Je corrige un peu sur la verticale, mais, ayant des doutes sur l'hypothétique direction du vent, je centre bien mon horizontale. Le coup par sèchement. La trajectoire de la bille est parfaite, le genre de tir que l'on souhaite voir plus souvent. Le projectile passe à travers le feuillage sans le toucher, atteint son apogée, puis redescend en direction du dos du soldat, qu'il frappe en plein centre ! Celui-ci s'écroule. C'est l'incompréhension totale dans les rangs américains ! Un soldat finie par crier « MEDIC !!! », et tout le monde se cache comme il peut ! Visiblement, personne n'a entendu le tir, car de la manière dont ils se cachent, ils doivent penser que nous sommes bien plus sur la droite !

Je réarme. Un gunner se trimbale au milieu des siens. Je le vise, mais la bille le rate de peu. Il se réfugie un peu plus loin. Je corrige un peu plus, car cette fois, la distance est bien plus importante, ce n'est vraiment pas gagné d'avance ! Coup de bol, la correction est au poil ! Le soldat prend la bille en plein bras, et tombe au sol. Un soldat gueule « SNIPER !!!! » au milieux de la cohue.

Ma première cible n'est plus là, ses collègues ont dû le transporter plus loin... Je vise un homme qui court, mais je le rate à deux reprises. Un médecin tente de se rapprocher du gunner que je viens de plomber. Il court dans mon axe de tir, en s'éloignant de moi, et en se rapprochant du blessé. Je diminue ma correction, et j'abats le toubib en pleine course, non loin du soldat qu'il tentait de secourir. C'est le chaos dans le village. Noctu tire par-dessus moi. J'entends ses billes siffler au-dessus de ma tête.

Alors que, pris par l'action, je tente de tirer sur un soldat qui cours se mettre à labris, j'entends un homme crier « SUR LES HAUTEURS, LA BAS ! ». Trois secondes plus tard, un soldat que je n'avais pas vu, au pied de notre position, tire une grosse rafale dans notre direction. Je prends une bille dans l'épaule. En criant, je me retourne, et je vois que Noctu est aussi touché. En fait, ce n’est pas une, mais trois billes qui l'ont atteint ! Je dois être un dégât collatéral dans l'histoire...

Comble de la malchance, notre position était si bien choisie, que le toubib ne parvient pas à nous rejoindre, et nous finissons par mourir sur place...

[Nous descendons donc, fusils sur les épaules au village, et d'un commun accord, on pose les fusils dans un coin, mais sans les toucher, nous sommes hors-jeux ! Les américains ne peuvent pas non plus les prendre. Nous reprenons finalement nos places de bergers, au milieu du joli foutoir que nous venons de mettre !]

Groquik viens nous voir, et nous explique la présence des démineurs dans le village. Si j'ai tout bien compris, les Iraniens nous ont refilé un obus à ogive chimique, mais celui-ci a lâché accidentellement son poison dans le village ! Résultat, les américains sont venu pour désamorcer la bombe, et soigner les villageois intoxiqués.

Image
10 minutes plus tôt, les démineurs désamorçaient une bombe chimique au milieux du village !

Lorsque nous avons fait notre petite « surprise party », cela faisait déjà un moment que les soldats étaient dans le village. Et comme leur présence s'éternise, on me souffle plusieurs fois à l'oreille qu'il va y avoir de l'action. Plusieurs petits groupes d'afghans se disperses autour du village. Certain reviennent avec de grosses couvertures sous les bras...

Les américains se sont regroupés au niveau du corridor à l'est du village. Ils doivent sentir que quelque chose se prépare, mais ils ne prennent pas l'initiative... Erreur fatale ! D'un coup, plusieurs rafales crépitent ! Je cours me mettre à l'abri. Le combat vient de commencer aux portes du village !
Les américains, tout de même surpris, tentent un repli, mais ils sont rapidement encerclés. Plusieurs de nos hommes sont touchés. Je cours vers eux, et avec l'aide de camarades, nous les portons quelques mètres plus loin, à l'abri des tirs. Noctu enfile ses gants, il va avoir du boulot. Nous alignons les blessés devant lui. Pendant ce temps, l'attaque continue, nous avons visiblement le dessus.

Quelques minutes plus tard, les combats ont cessé. L'ISAF s'est enfuie, mais nous avons capturé presque au complet les soldats du 1er de cavalerie, ainsi que des membres d'autres escouades. C'est donc un total de 10 otages que nous avons maintenant sous la main ! [Nous avons à ce moment-là le droit de récupérer nos fusils].

Pendant que les villageois regroupent les prisonniers, Noctu et moi-même enfilons nos ghillies à la hâte, et montons sur le piton principal, afin de couvrir la zone, en cas de contre-attaque américaine. Nous sommes un peu tendu : 10 otages, soit un quart du contingent américain, voilà de quoi attiser la haines des envahisseurs !

De notre position, nous observons une scène incompréhensible : les villageois ont regroupé les prisonniers devant une petite grotte, 100 m en face de nous. Ils déploient alors le drapeau Iranien derrières eux, drapeau Iranien que Noctu avait subtilisé hier au check-point. Et c'est une belle séance photo qui commence... Mais pourquoi ne pas avoir déployer notre propre drapeau ? Nous avons appris par la suite que cela avait été fait pour faire croire aux américains que les responsables de la prise d'otage étaient les Iraniens !

Image
Belle prise n'est-ce pas ?

Image
Difficile de garder son sérieux dans cette situation !

Image
Un de moins ! Voilà qui fera son effet sur l'opinion publique occidentale.

Lorsque le shooting photo est terminé, Yaya nous contacte, il a une mission à nous confier, et ça a l'air sérieux ! Je le rejoins dans sa tente. D'après nos infos, un convoi américain devrait transporter une ogive nucléaire sur la route frontalière. Notre mission est donc de prendre position entre le camp américain et iranien, sur les hauteurs qui surplombent la route, et de prévenir Yaya dès que nous aurons du mouvement. Une attaque pourra alors être coordonné.

Malheureusement, une mauvaise surprise m'attend. Noctu ne semble pas être en l'état pour cette mission. Yaya lui ordonne d'ailleurs de rester au village : sa chute de hier semble le faire souffrir, il ne pourra pas venir avec nous. De plus, et je commence à avoir l'habitude, nous allons opérer en groupe indépendant, sans renforts d'autres villageois. Groquik décide donc de s'équiper du VSS plutôt que de l'APS. Il pourra ainsi nous couvrir. Au passage, il récupère aussi la trousse de soin de Noctu. Je suis le seul à partir en ghillie, avec la chaleur, mes coéquipières ne la supportent plus. Je les comprends, mais comme cela m'a déjà sauvé la mise, j'opte pour la garder.

On décide de progresser par le chemin qui mène au check-point, c'est à dire le chemin le plus direct. Nous ne rencontrons pas de contact hostile jusqu'au grand champ central. Là, nous avons tout juste le temps de nous cacher lorsqu’un van blindé apparaît. Un groupe d'homme marche à ses devant, avec un drapeau blanc dans les mains. C'est certainement pour négocier les otages... Le coup de bluff n'a pas fonctionné ! A la queue du convoie se trouve quatre canadiens... J'ordonne à mes hommes de baisser leurs fusils. Nous avons été repérés, mais comme nous respectons le drapeau blanc, la situation reste calme.

Cependant, le groupe de quatre canadiens quitte le convoi et viens dans notre direction. J'épaule alors mon bolt dans leur direction, en leur faisant signe de changer leur route. C'est très dissuasif ! Celui qui semble être le chef ordonne à ses hommes de baisser leurs armes, et le groupe repart en direction du blindé. Pour éviter de nous faire encercler, nous restons en observation sur zone jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le chauffeur du blindé.

Nous reprenons notre route. Au niveau du check point, heureusement vide, nous traversons la frontière. Dix minutes plus tard, nous sommes arrivés sur la position. Nous grimpons chacun sur un piton différent, à une quarantaine de mètres de la route. Je suis le plus en avant. Terran est un peu derrière moi, et Groquik surveille d'un peu plus loin. De là ou je suis, j'ai un visuel parfait sur la partie parking du camp US, et sur la route qui en sors et qui serpente sous nos pieds. Si un véhicule passe par là, on ne peut vraiment pas le rater. Je tente de contacter Yaya pour le prévenir que nous sommes en position, mais la radio ne passe pas. Heureusement, j'ai mon portable avec moi...

Image
Lorsque vous passez par-là, il est préférable d'être en règles...

Je ne suis pas très à l'aise, les cailloux me rentrent dans les jambes. Je mets un moment à trouver une position convenable, un peu en équilibre, assis dans le vide, le buste protégé par le roc. Ce n’est pas terrible, mais on fera avec. La lunette à son maximum de grossissement, j'observe les mouvements dans le camp américain. Durant une demi-heure, rien de bien excitant à signaler. Puis, d'un coup, l'agitation se fait sentir. Une escouade de marines monte dans un pick-up blanc. Celui-ci démarre, et viens dans notre direction. Terranhunt m'ordonne de poser mon fusil. Les silhouettes des canons sont bien trop visibles. Nous nous cachons tous dans ce décor minéral, et le véhicule, la benne chargée de soldats, passe à faible allures sous nos yeux. Je contacte Yaya pour le prévenir. Nous patientons une grosse dizaine de minutes, et de nouveau, un bruit de moteur se fait entendre. C'est le pick-up qui est de retour ! On s'étale à nouveau sur la pierre. Cette fois ci, la benne est vide... A nouveau, le véhicule et son chauffeur nous ignorent totalement.

Je recontacte Yaya pour le prévenir qu'une escouade de marines viens d'être déposé entre notre position et le village. L'attente reprend. Les minutes s'écoulent lentement sous un soleil de plus en plus agressif avec l'heure qui tourne. J'observe le camp US lorsque trois hommes montent dans un blindé. Ce n'est visiblement pas une escouade... voilà certainement le colis !

Je reprends mon téléphone, et je contacte Yaya pour le prévenir. Le véhicule passe à nos pieds. Yaya me passe de nouvelles instructions : nous devons nous rendre en H3, et provoquer suffisamment de bordel pour concentrer sur nous une grosse part des effectifs américains... Je regarde ma carte. H3... H3... H3 ? H3 !? « Négatif, impossible de passer par H3. C'est le point le mieux gardé du camp. On passe par J3 » « Reçut, bonne chasse ».

Image
Yaya, un chef de village très « aware » !

Nous redescendons sur le plancher des vaches. Terranhunt propose un angle d'attaque. Il a repéré hier une haie qui permet de s'approcher du camp américain sans se faire repérer. Mais il y la route, puis une pleine à traverser avant. Je passe le premier. Après un petit run, je saute à plat ventre dans le fossé qui borde la route. En rampant, je passe sous le barbelé, puis je file me mettre à labris derrière un genévrier. De là, je peux observer la partie de la route qui est invisible pour Terran et Groquik. Comme tout est calme, je leur fais signe de me rejoindre.

Terranhunt prend les devants. Nous avons repéré une patrouille au-dessus du check point. Ce doit être les marines de tout à l'heure, en tout cas, le TE du groupe est bien là, difficile de rater le phare qui forme sa lunette en reflétant le soleil ! Nous sautons de buissons en buisson pour ne pas nous faire remarquer. Je hâte le pas. Si jamais nous avons été grillés, une patrouille va être envoyé à notre rencontre, et l'effet de surprise ne sera plus avec nous.

Finalement, nous voilà fasse à un mur de buis. Terran passe le premier. Nous sommes maintenant dans un tunnel de verdure au milieu duquel se trouve un sentier. Notre « papa pigeon » nous explique que la haie longe tout le flanc est du camp. 50 mètres plus au nord, elle se sépare en deux pour former les limites d'un chemin qui rejoins l'entrée du camp US.

Étant le plus camouflé du groupe, je passe devant. Terran me suit de près, et quelques longueurs derrières, Groquik ferme la main. Des bruits de voix de toutes parts nous font comprendre que nous sommes vraiment au milieu des ennemis. Nous arrivons au point ou la haie se sépare en deux. Groquik restera à ce niveau, de là, il peut couvrir notre retraite. Je décide de continuer vers le nord, et Terran bifurque sur la droite pour obtenir un angle de tir croisé avec le mien.

Jamais nous n'avons été aussi prêt de nos cibles. Mon cœur bat la chamade. Aussi ramassé que je le peux, je progresse en ligne droite derrière ce qu'il reste de la haie. Une petite fenêtre de tir s'ouvre à moi. J'ai un visuel parfait sur la vigie qui monte la garde, M249 appuyé sur la protection balistique [une palette recouverte extérieurement d'un carton ondulé]. Je m'accroupis un peu plus, et j'arme mon fusil. Au moment où je relève celui-ci, il me semble que le soldat me fixe du regard. Je suis tétanisé, incapable de bouger le moindre muscle. Pourquoi ne dit-il rien ? C'est pourtant bien dans ma direction qu'il regarde ? Je reste une minute qui semble durer des siècles à observer la situation. Je finie par me convaincre que le soldat a vu du mouvement dans ma direction, et qu'il scrute la zone pour vérifier ses craintes.

Image
Voici les fameux postes d'observations qui entourent le camp US.

Très lentement, je recule sur mes jambes fatiguées. Lorsque je suis certain de ne plus être visible, je cours accroupie jusqu'à la haie. Groquik est toujours en position, il me regarde venir. Je fais volte-face à l'entrée du « tunnel », déplie le bipied, et me jette à terre ! L'œil rivé dans la lunette, je reste ainsi quelques minutes, mais rien ne vient. Groquik me fait signe, et je vais à sa rencontre. Je lui explique la situation, et lui me dit que je n'ai certainement pas été repéré, cela aurait généré bien plus de bordel que ça !

De nouveau, et pas très fier, je retourne vers ma fenêtre de tir. Mon gunner est toujours en train de regarder dans ma direction. Je ne sais pas ce qu'il regarde, mais en tout cas, ce n'est pas moi... tant pis pour lui ! Avec toutes les précautions du monde, je m'allonge, et je fais les derniers mètres en rampant sous ma ghillie. Impossible de mettre le bipied, on fera sans. Ma cible est relativement proche, 40, 45 mètres à tout casser. C'est un tir facile. Le drapeau du camp indique parfaitement la direction du vent, qui, de plus, est très calme.

Seul le haut du buste et la tête dépassent derrière la protection. J'effectue une légère correction, et je vise le torse. Pourvu que tout le monde soit prêt, la fête va commencer ! Je tire ma bille qui vient se loger sèchement dans l'épaule du soldat. Celui-ci s'écroule derrière son mini mirador. D'un coup, le camp sors de sa léthargie. « SNIPERS !!!! » « Medic ! On a un blessé ici ! ». Des coups de feu partent dans la nature. Mes camarades ont dû eux aussi ouvrir le bal. Un homme tente de rejoindre mon gunner blessé, certainement un docteur. Il laisse dépasser son casque du muret. Je tente de le déquiller, mais la bille lui siffle dans les oreilles ! Aussitôt, il se couche, invisible à mes yeux.

Il ne veut pas sortir ? Un peu de bruit va le faire bouger... Je vise le mur, au niveau du point derrière lequel je suppose qu'il se cache. Je tire. La bille fait un bruit très sec au contact du mur, qu'elle transperce complètement ! [Coup de bol, la bille a traversé le carton, puis est passé entre les planches de la palette que je ne pouvais voir]. A ma grande surprise, le soldat s'écroule, je vois une partie de son corps étendu à gauche de la fortification.

Je n'ai pas le temps de chambrer une nouvelle balle [comprenez mettre une nouvelle bille dans le hopup] qu'un soldat accourt vers ses camarades blessés en tirant une grosse rafale dans ma direction. Je suis grillé, il est temps de décamper ! Aussi vite que je peux, je cours en direction de la haie, et son tunnel de verdure. Je m'y enfonce sur une vingtaine de mètres. En me retournant, personnes ne me suit de près. Je saute dans la végétation sur ma droite. Ramassant mon corps en une boule, je compte sur ma ghillie pour me cacher. Je profite de ce petit moment de calme pour sortir mon PPK, et pour l'armer. [Avec même pas dix mètres de portée, et un tir au coup par coup, il ne va pas falloir jouer les snipers cette fois.]

J'entends des voix dans toutes les directions, la chasse à l'homme a été lancé du côté des américains. Je n'ai pas à attendre beaucoup pour avoir de la visite dans mon trou de verdure ! Je distingue une silhouette, puis deux, qui se dirigent dans ma direction. Très lentement, je lève mon pistolet. Les deux hommes marchent à 2 m l'un de l'autre. Je les distingue très nettement, à 5 m, il serait difficile de les rater ! Ce sont des allemands de l'ISAF. Lorsque le premier est à mon niveau, je lui colle une bille en plein buste, je réarme mon pistolet, je shoote le second, et je me lève en courant. [Au passage, j'indique aux deux joueurs qu'ils sont out, il faut dire que 0,07 Joule sur un gilet de combat, c'est pas évident de sentir la touche. Le premier râle un peut et dit « Ce n'est pas possible, tu n'as pas eu le temps de recharger... », et son copain qui lui répond : « Si, je l'ai entendu recharger ». Grand moment de bonheur pour moi : double shoot à l'humiliator !]

Bref, il est temps pour moi de décamper, mais lorsque je passe devant le premier soldat blessé, celui-ci me met la main sur l'épaule... [et me dit, « toi aussi tu es out ! »] Je n'avais en effet pas vu le troisième homme (qui au passage est une femme), M249 épaulé dans ma direction. Je m'écroule au sol. [Bon, c'est un freeze, mais qui était censé être un tir !]

Heureusement pour moi, la « gunneuse » est aussi la toubib du groupe ! Un soldat me confisque mes armes, et je me fais soigner sur place. On finit par m'escorter vers la prison, qui, pour une fois, n'est pas vraiment loin !

Je retrouve alors mes deux compères, sagement assis cotes à cotes... J'apprends que Groquik s'est fait sortir rapidement, sans avoir pu faire de dégâts. Par contre, Terran a pu tirer trois américains avant de se faire capturer ! Bref, nous devions mettre le bordel, mission réussie ! Sept américains sont tombés, voilà un score tout à fait honorable !

[On nous explique que comme la partie est presque finie, notre séjour en prison va être écourté. En effet, quelques minutes plus tard, on nous libère en nous rendant nos répliques, avec interdiction de s'en servir, évidement. Nous sortons donc tous les trois, les fusils sur nos épaules, en direction de notre village. Sur le chemin, on croise Yaya, qui, en prévision de la fin de l'OP, va au camp américain. Celui-ci nous dit que nous pouvons revenir en jeu sans revenir au village : nous sommes en effet déjà au niveau du grand champ.]

Je propose donc que l'on se sépare. A partir de maintenant, c'est loups solitaires pour tout le monde. Vu que nous sommes en sous nombre, cela permettra de pas concentrer les troupes US en un seul point. Je remonte le sentier que nous venons d'emprunter, puis je m'enfonce dans les bois. A une centaine de mètres du camp US, j'aperçois une silhouette. La cible est à une belle soixantaine de mètres. Le souci vient du fait qu'un arbre bloque la trajectoire a mis parcours. Je tente un tir. La bille heurte une branche. Au second tir, la bille passe à travers, mais elle est beaucoup trop déviée. Ma cible se cache... c'est mal barré !

Je patiente tapis dans mes fourrés un bon moment, jusqu'à ce que ma cible soit de retour... Et c'est de nouveau le même scénario qui se reproduit : impossible de franchir cette ligne de végétation... Les américains à l'autre bout entendent les billes, mais ce n'est pas l'alerte. Ils ont dû imaginer qu'ils étaient hors de portée, ou je ne sais pas quoi d'autre...

Un bon quart d'heure plus tard, je me résous à bouger de ma position : c'est une belle cache, mais de là, je n'aurais pas ma cible. J'avance donc vouté sous ma ghillie, en progressant vers le camp US. Malheureusement, je n'ai pas fait 10 mètres, que je prends une bille sur ma droite ! Encore un canadien ! Décidément... Celui-ci avait repérer ma position, mais comme il ne m'avait pas vu, il était resté lui-même immobile. Mon déplacement a été une erreur fatale, à trente mètres, son tir ne pardonne pas ! De plus, étant toujours blessé de ma précédente aventure, je ne survis pas à ce nouveau choc.

[Je repars donc hors-jeux vers le village. Au niveau du grand champ, je contacte à nouveau Yaya pour le prévenir de ma situation. Il est midi passé, et comme la partie touche à sa fin, celui-ci me permet de revenir en jeu, sans passer par la case village.]

Une dernière fois, je reprends ma progression vers le nord, mais cette fois, j'oblique beaucoup plus vers l'ouest. Après une petite dizaine de minutes de marche, je repère un petit piton rocheux. Voilà qui fera un bon poste de tir. Après avoir vérifié que la zone était dégagée, je prends place à mis hauteur, en position debout, mais appuyé contre la roche. Un chêne camoufle ma présence, et un champ de tir de plus de 60 mètres de long n'attend plus que la présence de cibles...

Il faut croire que l'endroit était vraiment bien choisi, car seulement cinq minutes plus tard, une patrouille mixte débouche dans ma lunette. Deux hommes ouvrent la marche, un journaliste les suit, caméra au poing, encadré par deux autres soldats. En queue de peloton, c'est une gunneuse des marines qui couvre le groupe...

Je les laisse progresser un peu. Le groupe est hétéroclite : deux canadiens, deux allemands, un journaliste et une américaine... Il y a dû y avoir du grabuge, une telle composition n'est pas normale... D'ailleurs, plusieurs d'entre eux portent des bandages...

Je décide d'aligner l'un des hommes de tête. C'est un canadien, vengeance... enfin ! La distance est raisonnable, 50 mètres environ. La première bille ne rate pas ça cible ! Le joueur lève la main, puis s'éloigne : il devait être blessé, je lui ai donné le coup de grâce. Le groupe est assez réactif : ils tentent tous de se mettre à l'abri, mais seul le second canadien a la bonne idée de se mettre à plat ventre. Les autres se contente de s'accroupir... Tant pis pour l'allemand le plus en avant, qui tombe lui aussi d'une bille dans le torse. Je profite de la cohue pour recharger rapidement mon bolt. Le journaliste reste droit comme un « i » au milieux de ce joli bazar, l'air de dire « Ne me tirez pas dessus, je suis de la presse ! ». Les soldats cherchent à se cacher, mais comme ils ne savent pas d'où viennent les billes, ils ont quelques difficultés... Je tente d'en toucher un en mouvement, mais je rate mon tir.

Un Allemand se tient, immobile, à genoux aux côtés du journaliste. Voilà ma troisième cible ! Au moment du tir, je comprends mon erreur : le vent vient de se lever, et je n'ai pas corrigé mon tir ! Résultat, c'est le journaliste que je touche ! Un de moins qui racontera n'importe quoi à propos des Afghans ! Les Soldats semble avoir un peu mieux compris d'où provenaient les tirs, car ils sont maintenant beaucoup plus cachés. Cependant, la gunneuse dépasse un peu trop de la végétation à mon goût ! En tenant compte du vent, je n'ai pas trop de mal à la mettre hors service. Son coéquipier vient à son secours. Je tente de l'abattre alors qu'il s'en approche. Manque de bol pour mademoiselle, elle s'en prend une deuxième ! Cible ratée ! Le secouriste lâche prise, et file se mettre à l'abri, suivi de peu par le canadien qui était resté allongé.

D'un coup je me dit que les 2 soldats veulent me prendre à revers ! Je me retourne donc, pose un genou à terre, et je scrute le chemin par lequel ils pourraient arriver. Mais rien ne vient... si ce n'est un collègue Afghan qui patrouillait seul dans le coin. Je lui indique que deux ennemis courent dans la nature, et je décide de changer de position : il est trop facile d'être pris à revers ici, la venue surprise de ce villageois en est la preuve !

Derrière moi se trouve un joli chêne... Si j'y tentais une petite visite ? Après avoir progressé à travers les buissons, je me retrouve face au monstre : en comparaison de la végétation aride qui l'entoure, c'est un géant ! Je pose mon fusil contre le tronc, et après quelques acrobaties, je grimpe sur une branche, à presque deux mètres du sol. A nouveau, je refais le singe pour récupérer mon snipe, et j'observe mon champ de tir : une cinquantaine de mètre de dégagé tout au plus, pas très cher payé pour autant de difficultés. Tant pis, le camouflage est idéal, je reste !

Une petite dizaine de minutes plus tard, une silhouette apparaît : c'est un membre des SFG... seul ?! Pensant qu'il s'agit d'un éclaireur, je laisse le soldat approcher... A 35m, il faut prendre une décision... Je tire, je touche, et je décampe ? J'aligne donc le buste du soldat, et je tire. Un bruit caractéristique de brindilles fauchés par la bille me fait craindre le pire ! En effet, le soldat se jette sur le côté ! Raté ! Pas à 35 m ! Merde ! Je réarme, et je pointe mon fusil dans la direction supposé de ma cible. Quelques secondes plus tard, celui-ci surgit d'un buisson et tire une rafale de 4 ou 5 billes. Au même moment, d'instinct, je vise et je tire ! La chance est de mon côté : la rafale à déplumé la branche où je me trouvais, mais aucune bille ne m'a touché. Par contre, ma cible est hors-jeu ! [« Pas dans la tête ! ». Je présente mes excuses pour ce tir un peu rapide, et le joueur disparaît.] Durant un moment, je me dis que le reste du groupe va débarquer, et que je suis foutu... Mais rien ne vient.

Les combats aux environs sont intenses, mais c'est le calme plat dans mon champ de tir. Le temps s'écoule, et je suis toujours là à jouer la touffe de gui dans cet arbre. Visiblement, je ne vais pas finir six pieds sous terre, mais bien deux mètres au-dessus du plancher des vaches !

[Vingt minutes plus tard, un orga signale la fin de la partie, mégaphone au poing. Il est 13:00, retour à la réalité.]



Je tiens à remercier énormément tous les orgas de cette fabuleuse OP, ainsi que tous les joueurs, pour leur fair play, leur bonne humeur, et le talent de tous dans la réalisation de costumes somptueux. C'était ma première OP milsim, et j'en garde un très bon souvenir. Ce fut un plaisir de rencontrer Noctu, Groquik, Terranhunt, Itchysnail, Von Richtoffen, Dungan, Snake, et beaucoup d'autres encore ! J'espère que ce récit, six mois après l'OP, vous donnera, à vous les orgas, la motivation de remettre ça deux ans plus tard, pour un Champ de Pavots 3 en aout 2011 !

Bien airsofteusement, Alu.



Image
Dernière modification par Alumyx le 13 déc. 2023 23:59, modifié 8 fois.
Image

Avatar de l’utilisateur
aiglenoir
sharpshooter
Messages : 123
Inscription : 13 févr. 2008 20:05
Localisation : Cressier Suisse

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par aiglenoir » 19 févr. 2010 1:06

woouaw.

Je comprent mieux pourquois il t'as falu 6 mois pour ce compt rendu.
Mais tu me donne vraiment envie de fair une grosse OP...
Celui qui out pour le plaisir est un psychopathe
Celuis qui out pour l'argent est un mercenaire
Celui qui out pour les deux est un béret vert.

Avatar de l’utilisateur
NUAGE
one shot one out !
Messages : 2080
Inscription : 30 mars 2009 18:58
Contact :

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par NUAGE » 19 févr. 2010 1:30

Impressionant récit !

sa donne vraiment envi de faire des OP comme sa Alu' !
Créateur de la "K touch © " .
Fabriquant de copeaux ^^ !
Facebook ? > tape ; 6mmFantome

Avatar de l’utilisateur
Fred
membre du bureau
Messages : 2648
Inscription : 01 févr. 2010 0:37
Localisation : Le Havre
Contact :

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par Fred » 19 févr. 2010 2:35

+1 !
Très agréable à lire, ça laisse rêveur.. Maintenant, c'est sur, je ferais une OP aussi.
Image Image
Image

Avatar de l’utilisateur
Powerp
one shot one out !
Messages : 1592
Inscription : 12 juin 2008 21:42

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par Powerp » 19 févr. 2010 3:26

Vache, ça donne envie^^
Vivement cet été ;)
Bon, je ne développe pas plus, il se fait un peu tard pour moi...
Image
Image
Image
Alumyx a écrit : Ce n'est pas parce que la bille est plus lourde qu'elle est plus lourde.

Avatar de l’utilisateur
loky
membre du bureau
Messages : 2798
Inscription : 03 juil. 2009 12:34
Localisation : Annecy
Contact :

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par loky » 19 févr. 2010 11:17

magnifique, on si croirait.
Sa donne vraiment envis

Avatar de l’utilisateur
duffman
one shot one out !
Messages : 1538
Inscription : 06 mai 2008 17:29
Localisation : Manche (Normandie)

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par duffman » 19 févr. 2010 15:41

ON SE RETROUVE EN 2011
Un cri, un OUT !
" Désolé y' a pas d' pédés dans la jungle " Sgt Thomas Beckett
YOUTUBE -> du2fdot http://www.youtube.com/user/Du2fDot?feature=mhee

masterpost16
Messages : 3
Inscription : 31 mars 2008 21:22

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par masterpost16 » 22 févr. 2010 16:40

Super récit, j'ai vraiment adoré !!!

J'avais carrément l'impression d' y être!!!

Avatar de l’utilisateur
demonofshadow
one shot one out !
Messages : 428
Inscription : 13 avr. 2008 11:31
Localisation : Le Mont-sur-Lausanne (SUISSE)
Contact :

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par demonofshadow » 22 févr. 2010 16:46

y'a pas à dire, ça fait vraiment envie !!
Image
Image
Image
Image

Bougateu
sharpshooter
Messages : 229
Inscription : 26 mai 2008 20:16
Localisation : Yvelines 78

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par Bougateu » 22 févr. 2010 17:27

je croyais déjà l'avoir lu... en tout cas j'ais vraiment apprécier
VSR-10 G-SPEC Marui : spring guide, tête de cylindre, piston (orange), zero trigger Laylax, joint nineball + canon 6.01 303mm-10ext, 2 barrel spacer PDI + patte d'appui Dogi.
4.3 Stainless Marui / Mk23 Marui: canon 6.01 PDI + joint nineball

ImageImage

Avatar de l’utilisateur
Burnout
sharpshooter
Messages : 129
Inscription : 03 août 2009 21:11

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par Burnout » 23 févr. 2010 11:05

Magnifique récit, qui a bien occupé ma matinée :) . Très agréable à lire, tant au niveau du style que du roleplay poussé à son maximum, c'était vraiment un régal. Merci d'avoir partagé cette expérience en prenant le temps d'écrire ce roman. Ma première OP MilSim est pour bientôt et cette lecture vient de me donner quelques bases pour "jouer le jeu" :wink: .
"1800m...Est-ce que vous imaginez ce qu'implique un tir à une telle distance? Tout entre en ligne de compte: Altitude, Hygrométrie, Température, Vent, Pression atmosphérique, Y'a 5 à 6sc de temps de vol il faut donc anticiper sur le mouvement de la cible. Même la Force de Coriolis modifiera le point d'impact." - Et le réglage hop-up alors hein?!

VSR10 G-Spec Full PDI inside :)

Avatar de l’utilisateur
mephisto73
Messages : 6
Inscription : 20 avr. 2008 2:17

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par mephisto73 » 29 avr. 2010 22:19

Un très beau récit, super bien raconté (si t'écris un livre un jour, tu me le fait savoir :) )
On si croirais presque et sa donne vraiment envie de s'inscrire a se genre de partie !

Seul point négatif, c'est que j'ai pas réussi à m'arrêter de lire ton pavé et que je me suis couché beaucoup trop tard hier soir... :roll:

Un grand Bravo !

Bayn
marksman
Messages : 78
Inscription : 16 mars 2010 21:40

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par Bayn » 06 mai 2010 20:40

Franchement, je me suis bavé dessus en lisant ce récit...
Fantastique Alumyx. Les OP MilSim sont vraiment le genre d'événements qui me font aimer l'airsoft. Je meurs d'envie de me joindre à quelque chose du style.

J'ai littéralement dévoré ton récit. Sais tu si il en existe des similaires mais coté US ?

Merci :)

Eincutr
one shot one out !
Messages : 328
Inscription : 01 août 2009 11:01
Localisation : Chambéry (73)

Re: Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan

Message par Eincutr » 06 mai 2010 20:49

J'ai tellement dévoré ton récit que je projette de faire la même chose vers chez moi...a une soixantaine de joueurs!
*réarme* "allez, cui la est pour moi.." *Shtou* "merde,side spin!
*réarme* "allez, cui la est pour moi.." *Shtou* "merde,du vent!
*réarme* "allez, cui la est pour moi.." *Shtou* "merde,une branche!
*réarme* "allez, cui la est pour moi.." *Shtou* "merde,trop loin!
[...]

Répondre